Comment tout a commencé (deuxième partie)

Le déclic que je cherchais tant, celui d'avoir la volonté, le courage mais aussi l'opportunité de m'exposer, est arrivé quand j'ai déménagé aux Etats-Unis au milieu des années 2000. Là-bas, les choses se sont enchainées rapidement et facilement. Mes amis américains semblaient apprécier ma peinture. Ils le disaient clairement et me poussaient à exposer. Rapidement j'ai pu monter quelques expositions solo à Miami et partager ma peinture. Ma peinture évoluait en parallèle, je faisais des œuvres plus grandes, plus colorées, plus fortes, plus expressives. Adieu la peinture sans saveur. A chaque exposition, je rencontrais de nouvelles personnes qui me poussaient encore et me donnaient la possibilité de faire de nouvelles œuvres et de nouvelles expositions. Le bouche à oreille commençait à fonctionner au delà du cercle restreint de mes amis proches.
Un des tournants fut d'exposer mes portraits dans la grande salle de réception d'un hôtel renommé du centre de Miami lors d'un gala de charité. Ce gala fût l'occasion pour moi de rencontrer la galerie Inter Flight Studio qui représenta mes peintures aéronautiques pendant plusieurs années et me permit d'exposer pendant Art Basel ou dans le district artistique de Wynnwood. Je diversifiais aussi mon art et mes sources d'inspiration. Depuis ma première exposition aux Etats-Unis, rien ne s'est plus jamais arrêté, combinant ainsi ma peinture aéronautique et mes portraits inspirés des voyages. J'ai progressivement exposé dans d'autres états des Etats-Unis et participé à certains concours artistiques dont plusieurs m'ont sélectionné.

De retour en France en 2010, j'enchaînais rapidement avec une exposition solo à la Maison de l'Amérique Latine à Monaco en m'exposant à un public qui ne me connaissais pas du tout. Un bon challenge. Cette dynamique initiée aux Etats Unis a continué notamment en s'internationalisant. Grâce au mail-art qui permet d'exposer collectivement des œuvres que l'on s'échange par courrier, j'ai pu participer à plus de 130 expositions dans plus de 40 pays, le plus souvent pour des concours artistiques ou pour servir de bonnes causes. Ces expositions m'ont donné accès à des galeries ou des musées prestigieux. Qui aurait pensé qu'en 14 ans d'expositions je puisse avoir été exposé à l'ONU à New York pour représenter la France ou au musée d'Art Contemporain de Séoul ou de Chicago ou voir mon nom apposé sur une affiche à côté de celui de Yoko Ono. De tout ceci je ne tire aucune gloire mais plutôt la satisfaction d'avoir pu rencontré des gens ou fait des choses que je n'aurai jamais pu faire autrement.

Depuis, je saisis chaque occasion de créer et de peindre quand le temps me le permet, en développant de l'art éphémère avec les feuilles mortes dans une forêt ou avec les pièces de monnaie au fond d'un tiroir ou avec le shampooing d'une chambre d'hôtel. Je fais aussi de la sculpture et de la transformation de pièces d'avion.
Je n'hésite plus non plus à créer des expositions éphémères comme ici à Shibuya à Tokyo, le passage piétons le plus grand du Monde ou encore dans les rues piétonnes de Saint Tropez ou de Toulouse.
Le petit artiste du dimanche des années 2000 plutôt introverti est devenu un boulimique de la création tout en s'amusant. L'exposition compte désormais tout autant pour moi que la création des œuvres. Je sais maintenant qu'une œuvre d'art n'a pas de sens si elle n'est pas partagée ou critiquée, même s'il n'est pas toujours facile de le faire surtout en période de Covid.