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Comment tout a commencé (première partie)

Je vais vous raconter ma carrière en deux parties. Aujourd'hui la première partie adressera la vie d'artiste cachée et personnelle, tant que je n'ai pas osé m'exposer. Elle a duré 45 ans .. En deuxième partie je vous raconterai la partie artiste qui s"expose.


J'ai toujours été attiré par le dessin, pas nécessairement la peinture. Quand j'avais quelques années à peine, mes parents ont été fascinés par une de mes peintures montrant un grand ciel d'un bleu profond occupant plus de 95% de ma page et en bas trois petits Rois mages semblant écrasés par la nuit. J'ai vu cette peinture une seule fois, surréaliste. Ce fut le seul exploit artistique de ma petite enfance. Au collège et au lycée, je m'ennuyais en cours de dessin, souvent incompris avec des résultats plus que moyens (0 point récupéré en dessin au bac) malgré des projets nombreux de création d'objets divers et de dessin animé. Le dessin était ma matière préférée et pourtant je ne réussissais.


J'éprouvais une profonde attirance pour le dessin, presque obsessionnelle comme certains jeunes attirés par la musique. A travers la bande dessinée d'Astérix ou de Gotlieb dans le magazine Pilote que je dévorais dans ma chambre. Je passais mon temps à faire des caricatures, celles de mes amis, celles de mes profs. Mes copains voulaient sans cesse avoir des photocopies de mes cahiers de cours dont la page de gauche était réservée aux dessins. J'ai ainsi cumulé dix ans de dessin dans mes cahiers de cours, parfois puni (mais pas trop) par les profs qui me surprenaient en train de les caricaturer.


Puis l'envie à l'adolescence de faire des portraits plus réalistes est venue. Toujours au crayon et sans jamais oser la couleur. Des oeuvres assez jolies mais sans saveur et sans profondeur car à cet âge, on n'ose même pas appuyer sur la mine de son crayon.


Après le bac, je décidais de mener une carrière scientifique après les conseils appuyés de mes parents. Mais en parallèle je prenais des cours du soir à l'école des Beaux-Arts de Toulouse pour affiner ma technique et me lancer enfin dans le portrait d'après nature et la couleur que je chéris tant aujourd'hui.


De cette période et celle qui a suivi au Canada à l'école des Beaux Arts d'Ottawa, j'ai gardé cette envie folle d'expérimenter, d'essayer et de créer. Aussi la volonté de s'affirmer pour ce que l'on crée. De cette époque, j'éprouve la volonté de peindre avec tout ce qui me passe sous la main, des marrons du jardin, du marc de café du fond de ma tasse ou du shampoing au fond de ma baignoire.




Entre cette première oeuvre de jeunesse à gauche et cette esquisse aux Beaux Arts à droite, il y a trois ou quatre ans d'étude du dessin. On y voit sans doute l'affirmation du geste et la prise de conscience des volumes, des ombres et des lignes structurelles. Je pouvais passer d'un monde à plat (presque en deux dimensions) à un monde beaucoup plus vivant. Il suffisait d'y ajouter de la couleur.






Voilà mon style était affirmé. Je prenais du plaisir à peindre. Mes peintures plaisaient et pourtant je n'arrivais pas à m'en séparer et surtout pas à les montrer à d'autres que le cercle rassurant de la famille proche. L'art doit être une forme de partage. Mais s'exposer est un mot qui prend tout son sens car ce sont ses tripes que l'on montre. Il fallait donc un nouveau déclic que je me m'apprête à vous raconter dans la deuxième partie..

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